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Adonis – Violence et Islam

Nous connaissons tous la folie de certains dirigeants arabes, adeptes des massacres de leurs peuples, et leur haine des libertés publiques. Mais aujourd’hui, l’Etat islamique, prônant la charia, affiche une barbarie qui dépasse l’imagination. Sa vocation consisterait à nettoyer la terre d’islam de tout ce qui nuirait à sa pureté. Et au nom de cette pureté, les pires crimes sont commis : assassinats, viols, massacres des masses, pillages, ventes des femmes aux enchères, destructions des sites archéologiques et historiques… La condamnation de l’altérité va de pair avec la désolation et la ruine. « La ruine, écrit Adonis, est ce qui désigne l’état actuel du monde arabe, un monde où l’on politise la religion et on sacralise la politique. » Il est de la plus grande importance de réfléchir aujourd’hui sur le sens de cette ruine. C’est en tant qu’intellectuel engagé et poète qu’Adonis reprend des thèmes qu’il a abordés dans ses poèmes : la religion, la radicalisation, les attentats, l’échec du printemps arabe, la femme et la féminité, l’engagement de l’intellectuel, la poésie en temps de détresse… Ce livre d’entretiens permet de pousser plus loin la réflexion, en plongeant avec audace et liberté dans les profondeurs infernales de la culture arabe.

Agnes Verdier-Molinie – On va dans le mur…

Tout le monde – ou presque – est d’accord, de la gauche à la droite : l’Etat doit être réformé au plus vite. Et la baisse de la dépense publique est une priorité absolue. Mais alors qu’attendons-nous pour passer à l’action ? Face à un système devenu fou, en vérité personne ne sait comment faire. Pourtant on sait que l’empilement – des taxes, des lois, des décrets, des aides sociales, des strates administratives, des régimes de retraite, des exonérations – a produit un monstre dont la complexité et les dérives sont chaque année plus coûteuses pour les Français. Combien de temps encore allons-nous accepter cet insupportable harcèlement ? En comparant les bonnes pratiques en France et à l’étranger et en montrant comment sortir de ce terrible engrenage, Agnès Verdier-Molinié s’attaque à une machine qui doit d’urgence être mise hors d’état de nuire.

Alain Finkielkraut – La seule exactitude

Les années trente, dit-on, sont de retour. La droite intégriste et factieuse occupe la rue, l’ordre moral sort des catacombes, la crise économique pousse à la recherche d’un bouc émissaire et l’islamophobie prend le relais de l’antisémitisme. Cette analogie historique prétend nous éclairer : elle nous aveugle. Voulant lire ce qui arrive à la lumière de ce qui est arrivé, elle en occulte la nouveauté inquiétante. Montrer que nous vivons un tournant historique, paradoxalement masqué par la référence incessante à l’Histoire ; appréhender ce moment crucial dans ce qu’il a d’irréductible au répertoire de nos vicissitudes : tel est le pari de ce livre. Et l’enjeu est existentiel autant qu’intellectuel. Si, comme l’écrit François Mauriac, « l’épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions », il nous incombe d’être à l’heure au rendez-vous et de regarder en face le visage que nous n’attendions pas. Dans une époque qui tend à se prendre pour une autre, l’exactitude devient la tâche prioritaire de la pensée.

Alain Juppé – Mon Chirac. Une amitié singulière (2020)

Sa première rencontre avec Jacques Chirac, à l’hôtel de Matignon en 1976, Alain Juppé ne l’a jamais oubliée : « Une présence physique qui occupait tout l’espace. » Dans ce livre en forme de confession, commencé avant la disparition de l’ancien Président, il raconte l’histoire de ce couple politique inédit qu’ils formèrent pendant près de quarante ans. C’est un portrait en creux qui se dessine ici avec vérité, un brin de nostalgie et beaucoup de tendresse. Celui d’une amitié singulière fondée sur un respect mutuel et la passion commune de servir la France dans lequel l’ancien maire de Bordeaux ne cache rien de son admiration. « Cette empathie entre un peuple et l’homme qui l’incarne est une alchimie qui ne se prête pas toujours à l’analyse car c’est un élan du cœur. » Tout comme cet hommage.

Alexandre Adler – Le Nouveau Rapport de la CIA (2020)

Annonçant avec une précision stupéfiante le monde dans lequel nous vivons – jusqu’à la crise du coronavirus –, ce texte visionnaire nous donne à la fois les clefs pour comprendre et les armes pour vaincre l’adversité. » Avec une crise financière sans précédent, au moins de puis 1929, un réchauffement de la planète unanimement constaté, la crainte de bouleversements bio-politiques, dans des domaines aussi variés que l’eau, l’énergie, l’agriculture ou même les épidémies, notre monde actuel n’incite pas toujours à l’optimisme béat. Pourtant, une prospective plus approfondie et moins terrorisée nous ouvre de nombreuses pistes, par lesquelles l’Humanité du XXIe siècle devrait quand même parvenir à dégager des solutions. Il s’agira surtout de réduire la part guerrière de notre géopolitique au bénéfice des échanges, de l’innovation technologique ainsi que du développement durable. Ces sont ces prospectives à court et à moyen terme qu’explorent à nouveau les spécialistes du renseignement américain. Les experts qui ont travaillé sur ce rapport pendant plusieurs années et ont cette fois étendu considérablement le champ de leurs investigations, fournissent au président Obama une sorte de viatique pour entreprendre le changement planétaire que tout le monde attend.  » Alexandre AdlerTerrorisme en retrait, glissement du pouvoir économique de l’Occident à l’Orient, pénurie d’eau, déclin des ressources en hydrocarbures, nouvelles technologies… Une fois de plus un document passionnant qui nous éclaire sur le monde qui nous attend dans les prochaines décennies, et où surtout, pour la première fois, les américains reconnaissent qu’ils ne seront plus les maîtres du monde ! Dans sa présentation, Alexandre Adler explore, en lever de rideau, les plus grands dangers géopolitiques actuels et suggère quelques moyens de les prévenir, pendant qu’il est encore temps.

Alexandre Adler – Le rapport de la CIA

De 2005 à 2020, quelles menaces, quelles tendances? Le Conseil National du renseignement américain, dépendant du directeur de la CIA, vient de rendre son rapport…Pendant deux ans, une équipe de 25 experts a travaillé sur ce rapport. Il s’agit d’une évaluation sur l’état de la planète dans quinze ans, et d’indications qui orienteront la politique des États Unis dans les prochaines années. On sait combien l’exercice est subjectif et doit être interprété avec prudence: de telles prédictions donnent plus la carte du présent que du futur. Mais, dans tous les domaines – politique, économie, environnement, terrorisme –, c’est une réflexion passionnante sur les forces et sur les dangers. Les prévisions sont aléatoires mais indispensables à la marche des affaires humaines.Ce qui frappe en lisant ce rapport c’est la volonté des auteurs de synthétiser les informations pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Ils nous livrent ici de véritables scénarios, tous plus impressionnants les uns que les autres… Ainsi le chapitre consacré au terrorisme se termine par une lettre imaginaire écrite par le petit fils de Ben Laden à sa famille. Il raconte la proclamation d’un nouveau califat et souligne la nécessité de poursuivre l’action terroriste et militaire… Plus loin, dans la partie économique, le directeur du forum de Davos, dans une lettre datée du 12 janvier 2020, constate que mondialisation ne rime plus avec américanisation, Davos se tient une année sur deux à Pékin et les européens ont profité de la locomotive chinoise pour sortir de leur panne de croissance… Enfin, la CIA met en scène des échanges de SMS entre trafiquants d’armes pour illustrer les circuits de prolifération des armes de destructions massives…Dans sa longue présentation, Alexandre Adler, un de nos plus brillants experts en politique internationale, nous raconte comment on fabrique ces études, il les commente avec l’ironie et la distance nécessaires et nous offre, en prime, des scénarios inédits auxquels n’avaient pas forcément pensés les experts de la CIA…

André Malraux – L’espoir

Le pilote continuait son cercle, reprenait l’Alcazar à la tangente ; la bombe était tombée au milieu de la cour. Les obus de l’Alcazar suivaient l’avion, qui repassa, lança la seconde grosse bombe, repartit, s’approcha de nouveau. La main de nouveau dressée de Marcelino ne s’abaissa pas : dans la cour, des draps blancs venaient d’être étendus en toute hâte : l’Alcazar se rendait. Jaime et Pol boxaient de jubilation. Tout l’équipage trépignait dans la carlingue. Au ras des nuages apparut la chasse ennemie. La guerre d’Espagne vue par Malraux, qui a réalisé aussi, d’après L’Espoir, un des plus grands films de l’histoire du cinéma.

Andrew Doyle – Free Speech : La dictature du Bien (2022)

Gare à la dictature du Bien… Une menace nouvelle plane aujourd’hui sur notre société : celle venant d’individus qui, rêvant d’une société plus juste, appellent à la censure  » pour le bien de tous « . Cette forme inédite d’autoritarisme prône ainsi la mise au ban ou l’interdiction pure et simple des idées qu’elle ne partage pas, et perçoit le langage même comme un danger potentiel qu’il est nécessaire de corriger. Les bonnes intentions flirtent ainsi dangereusement avec le totalitarisme :cancel culture, complaisance des médias, limitation du discours public par les géants de la Silicon Valley, législation d’État sur les discours  » haineux « , etc. Une dictature du  » Bien  » reste une dictature. Qui aurait pensé, il y a quelques années seulement, que défendre la liberté d’expression, seul rempart efficace contre la tyrannie, suffirait à se faire qualifier de réactionnaire ? Nous en sommes pourtant là. En ce temps de refus du débat et de bannissement des opinions  » contestables « , Andrew Doyle nous livre une analyse d’une incroyable pertinence sur ce phénomène nouveau et terrifiant.

Anne Fulda – Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait

Il a trouvé dans le regard des autres, et plus spécifiquement de ses aînés, l’admiration, l’encouragement, la bienveillance. Il y a eu, longtemps, le regard de sa grand-mère, fondateur et essentiel, avec laquelle il a entretenu des liens exclusifs, presque passionnels, qui ont même influé sur sa relation avec François Hollande. Il y a eu le regard de ses professeurs, puis de tous ses » parrains « , qui, tout au long de sa carrière, l’ont toujours épaulé et qu’il a souvent subjugués par son intelligence et son empathie.

Anne-Sophie Beauvais – On s’était dit rendez-vous dans vingt ans (2018)

Vingt ans après, à l’âge des premiers bilans, Anne-Sophie Beauvais a revu ses anciens camarades d’école. Ceux qui ont partagé les cours avec cet étudiant atypique et inclassable, qui allait devenir le plus jeune président de la Ve République. Pourquoi lui, et lui seul, a-t-il marché jusqu’à l’Elysée ? Voici le portait de la génération Macron. Le vendredi matin, c’était le grand cours en amphi sur les relations internationales. Nous étions presque tous là, les étudiants de ma promo, entrés à Sciences Po, au tournant des années 2000. Assis juste derrière moi, dans cet amphi, Emmanuel Macron. A l’époque, le futur Président de la République voyait peu les ciseaux d’un coiffeur… Dans ce livre, j’hume l’atmosphère de ces années. Nous avons tous 20 ans. Le bel âge. Avec nous, dans cet amphi, Etienne Gernelle, Matthias Fekl, Natacha Polony, Florian Zeller, Gaspard Gantzer et bien d’autres encore. Tout est là, dans le fond de l’air : l’Europe, la mondialisation, le libéralisme… Emmanuel Macron n’a qu’à piocher. Il l’a fait, à sa manière. Et avec quel résultat ! Sa jeunesse ne ressemble pas tout à fait à la nôtre, mais nous sommes bien tous de la même génération. Celle qui doit supporter l’héritage des baby-boomers : le chômage et la dette. Vient aussi le sida. Notre génération est celle d’un ballotage, parfois favorable, parfois moins, entre deux mondes. Nous avons grandi au milieu de toutes les mutations, technologiques, économiques, politiques, culturelles et même peut-être sentimentales. Emmanuel Macron s’inscrit dans cette époque. Avec lui, c’est notre génération, celle des quarantenaires, qui est arrivée au pouvoir.

Annick Cojean – Je ne serais pas arrivée là si…

« Je ne serais pas arrivée là si… Quelques mots anodins qui posent une question vertigineuse. Qu’est-ce qui m’a faite, défaite, marquée, bouleversée et sculptée ? Quel hasard, rencontre, accident, trait de caractère, lecture, don, peut-être aussi quelle révolte, ont aiguillé ma vie ? Quelle joie m’a donné des ailes ? Ou peut-être quel drame ? A moins qu’il m’ait dévastée, qu’il m’ait fallu me battre, plonger et rebondir. Ai-je poursuivi un rêve ? Des anges ont-ils veillé sur moi ? Et mes parents ? Quel fardeau ou quelle chance ? Oui, comment se construit une vie ? A 25 femmes magnifiques, j’ai lancé ce petit bout de phrase, et 25 ont accepté de la poursuivre. Juliette Gréco et Christiane Taubira, l’une haïe par sa mère, l’autre galvanisée par sa mémoire. Virginie Despentes et Amélie Nothomb. Patti Smith et Marianne Faithfull. Agnès b. et Claudia Cardinale. Joan Baez et le rabbin Delphine Horvilleur. L’écrivaine turque Asli Erdogan et l’actrice britannique Vanessa Redgrave. La pianiste Hélène Grimaud, la maire de Paris Anne Hidalgo, l’avocate et prix Nobel iranienne Shirin Ebadi, la féministe Eve Ensler, les comédiennes Nicole Kidman et Dominique Blanc… Elles se racontent avec une sincérité bouleversante. Quels ont été leurs principaux ressorts ? Qu’ont-elles appris de la vie? Et que peuvent-elles partager avec les jeunes filles qui les liront et qui, elles aussi, ont bien l’intention d’imposer leur voix dans un monde dont les règles sont forgées par les hommes ? Ce livre se voudrait inspirant pour toutes les femmes. Et parce que l’interview est un exercice à deux, basé sur l’échange – de regards et de confidences –, l’intervieweuse est contrainte de s’interroger. Je ne serais pas arrivée là… si je n’avais eu une maman incroyable d’amour et de tendresse, de vitalité et d’optimisme. C’est évidemment à elle que je dédierai ce livre. »

Antoine Leiris – Vous n’aurez pas ma haine

Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume. À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer. C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant. Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine

Antoine Peillon – Corruption

L’auteur à (grand) succès de Ces 600 milliards qui manquent à la France nous invite à l’action. C’est que la corruption, ce mal qui menace de mettre à bas l’édifice de l’Etat et la société tout entière, n’est pas fatale. Elle est le fruit de l’institution du marché, s’est accrue avec le développement des échanges et triomphe à l’heure du règne de l’argent-roi. Comment l’enrayer ? Par l’action politique et la sanction judiciaire, d’un côté, par la prise de conscience que la décadence de notre République se nourrit de la banalité des conflits d’intérêts et des petits arrangements de chacun avec la morale civique. C’est ainsi que si nous devons rappeler sans cesse nos gouvernants à leur devoir de mobiliser tous les moyens propres à lutter contre cette pathologie de la démocratie, il nous faut aussi et surtout comprendre que la corruption traverse – au-delà des hautes sphères dirigeantes – chaque conscience, nous plaçant métaphysiquement devant le choix, à chaque instant, entre le bien et le mal ….

Aurélie Silvestre – Nos 14 novembre

« C’était un vendredi, la vie était belle ». Le cauchemar est arrivé un soir de novembre sans crier gare et la vie d’Aurélie ne sera plus jamais comme avant.Matthieu avait prévu de rentrer tôt après le concert d’Eagles of death metal. A 21h46, il lui envoie son dernier texto : « ça, c’est du rock ».Quelques secondes plus tard, les terroristes entrent au Bataclan et font basculer des dizaines de familles dans l’horreur. Matthieu ne reviendra pas.Aurélie, au moment du drame, est mère de leur fils de trois ans et enceinte de cinq mois.Entre deuil et naissance, le livre raconte, d’un automne sanglant à un printemps layette, le combat invisible et émouvant d’une jeune femme qui ne veut pas renoncer à l’énergie, à la joie et au bonheur.Comment préparer une naissance lorsque l’on pleure le père de l’enfant à venir ? Comment rebondir quand tout vous assigne au statut décourageant de victime ? En partant de photos qui disent la quotidienneté de l’absence et la puissance de la vie qui s’accroche, elle témoigne de ce que fut une histoire d’amour assassinée et de ce que sera sa famille, amputée mais debout.Quand la vraie vie ressemble à une tragédie où la mort et la vie se livrent un combat féroce.

Aymeric Caron – Utopia XXI

Il y a cinq cents ans, en 1517, l’Europe découvrait Utopia de Thomas More, publié à la fin de l’année précédente. Dans cet ouvrage visionnaire, More dénonçait les dérives des pouvoirs monarchique et religieux en vigueur et proposait un modèle de société radicalement nouveau, reposant sur la solidarité, le partage, la tolérance, l’éducation et le temps libre. L’Utopie était alors un nom propre inventé par More pour désigner une île où régnait le gouvernement idéal assurant le bonheur de tous.

Barbara Stiegler – «Il faut s’adapter»: Sur un nouvel impératif politique (2019)

D’où vient ce sentiment diffus, de plus en plus oppressant et de mieux en mieux partagé, d’un retard généralisé, lui-même renforcé par l’injonction permanente à s’adapter au rythme des mutations d’un monde complexe? Comment expliquer cette colonisation progressive du champ économique, social et politique par le lexique biologique de l’évolution? La généalogie de cet impératif nous conduit dans les années 1930 aux sources d’une pensée politique, puissante et structurée, qui propose un récit très articulé sur le retard de l’espèce humaine par rapport à son environnement et sur son avenir. Elle a reçu le nom de ‘néolibéralisme’ : néo car, contrairement à l’ancien qui comptait sur la libre régulation du marché pour stabiliser l’ordre des choses, le nouveau en appelle aux artifices de l’État (droit, éducation, protection sociale) afin de transformer l’espèce humaine et construire ainsi artificiellement le marché : une biopolitique en quelque sorte. Il ne fait aucun doute pour Walter Lippmann, théoricien américain de ce nouveau libéralisme, que les masses sont rivées à la stabilité de l’état social (la stase, en termes biologiques), face aux flux qui les bousculent. Seul un gouvernement d’experts peut tracer la voie de l’évolution des sociétés engoncées dans le conservatisme des statuts. Lippmann se heurte alors à John Dewey, grande figure du pragmatisme américain, qui, à partir d’un même constat, appelle à mobiliser l’intelligence collective des publics, à multiplier les initiatives démocratiques, à inventer par le bas l’avenir collectif. Un débat sur une autre interprétation possible du sens de la vie et de ses évolutions au cœur duquel nous sommes plus que jamais.

Barbara Stiegler – De la démocratie en Pandémie: Santé, recherche, éducation (2021)

« Plongés dans ce continent mental de la Pandémie, qui entrave la critique et qui tue le réveil des aspirations démocratiques, nos esprits sont comme occupés. » La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

Bernard Lecomte – Les derniers secrets du Vatican

Le Vatican ! Les mystères, les musées, les finances, les caves, les fumées du Vatican ! Comme la Maison Blanche, le Kremlin ou la Cité Interdite, le Vatican est d’abord un lieu de pouvoir. C’est un des endroits les plus fascinants de la planète. Non pas que les secrets qu’il renferme soient tous fermés à double tour, ou qu’ils fassent peser quelque menace sur l’ordre de la planète. Mais le siège de l’Eglise catholique est un cas unique au monde, qui ne s’est jamais plié aux règles médiatiques. On n’y enquète pas comme à la Maison Blanche ou au Kremlin…Le livre « Les secrets du Vatican » a été vrai succès (50.000 ex, 10 traductions, une édition de poche). Sans doute parce que l’auteur y dévoile les mystères et les secrets de l’Eglise romaine à sa façon : sans agressivité ni compassion, avec le souci constant de l’exactitude des faits historiques. Ajoutons : avec un sens exceptionnel du récit, qui transforme chaque dossier traité en un roman vrai, ses personnages, ses intrigues, son suspense…   Le tombeau de saint Pierre, l’infaillibilité du pape, la « Sapinière », soeur Pascalina, Pie XII et De Gaulle, Ratzinger à Vatican II, l’Eglise et la franc-maçonnerie, le scandale de la pédophilie, etc : sur la plupart de ces sujets, beaucoup a déjà été écrit. Mais sur chacun d’entre eux, il reste des ombres, des interrogations, des tabous, qui méritaient qu’on mène à nouveau l’enquête…

Bernard Manin – Principes du gouvernement représentatif

L’auteur, professeur à l’Université de Columbia et à l’Institut d’Études politiques de Paris, poursuit dans cet ouvrage un projet paradoxal. Il s’agit, en effet, de dégager les traits aussi bien aristocratiques que démocratiques du gouvernement représentatif. Contrairement à une opinion communément reçue, l’élection n’est pas l’instrument démocratique par excellence. Des Athéniens à Rousseau, la démocratie impliquait d’ailleurs d’autres modes de désignation des responsables. Comment un mode de gouvernement qui passait plutôt jusqu’au XVIIIe siècle pour aristocratique peut-il aujourd’hui être considéré comme une des formes privilégiées de la démocratie ? Quelle énigme enferme donc un dispositif institutionnel pour faire l’objet d’interprétations si diverses ? C’est à cette question que Bernard Manin tente ici de répondre dans un style limpide et avec une précision documentaire remarquable. Un ouvrage qui convient parfaitement à l’attente des étudiants en sciences politiques, et intéressera aussi bien l’historien que le philosophe. –Paul Klein

Bob Woodward – Fear: Trump in the White House (2018)

Le livre événement et définitif sur Trump par le légendaire Bob Woodward. La notoriété et le crédit de Bob Woodward, qui n’a épargné aucun président des États-Unis depuis l’affaire du Watergate, confèrent à son nouveau livre un tout autre statut que les livres déjà publiés sur Trump. L’ouvrage s’ouvre par une scène dans laquelle le premier conseiller pour l’économie de Donald Trump, Gary Cohn, subtilise dans le bureau Ovale,  » au nom de la sécurité nationale  » comme il l’assurera après, un décret retirant les États-Unis de l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Il fera de même avec un autre mettant fin brutalement à la participation des États-Unis à l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique (Alena). Dans les deux cas, sans que le président s’en soucie, ni même semble en prendre conscience. A la veille d’un bombardement de représailles contre le régime syrien, accusé d’avoir employé des armes chimiques, Donald Trump s’emporte contre Bachar Al-Assad dans une conversation téléphonique avec son secrétaire à la défense, James Mattis.  » Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute « , suggère-t-il, selon Bob Woodward. Dans un autre passage du livre, M. Trump se demande pourquoi les États-Unis dépensent de l’argent pour maintenir des troupes sur la péninsule coréenne pour surveiller les activités de missiles nord-coréennes.  » Nous faisons cela pour empêcher la troisième guerre mondiale « , aurait déclaré le général Mattis, avant de raconter à ses proches collaborateurs que le président avait agi comme  » un élève de CM2 ou de sixième « . Un livre qui dépeint une administration en proie au chaos, entretenu par un président qui ne comprend pas tout des mécanismes institutionnels de son pays. Bob Woodward, journaliste dé légende, est, avec Carl Bernstein, à l’origine du scandale du Watergate. Depuis, il a publié 18 livres dont la plupart ont pour sujet les différents présidents américains. Tous ont été des grands succès. Rappelons Les Hommes du Président, Bush s’en va-t’en guerre et Les Guerres d’Obama (parus en Folio).

Boris Cyrulnik – Psychothérapie de Dieu (2017)

B. C. Un merveilleux texte, lumineux, tendre et original sur le rôle majeur que joue l’attachement dans le sentiment religieux. Un immense sujet, un très grand livre. Boris Cyrulnik est neuropsychiatre et directeur d’enseignement à l’université de Toulon. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont tous été d’immenses succès, notamment Les Vilains Petits Canards, Parler d’amour au bord du gouffre, mais aussi Sauve-toi, la vie t’appelle.

Brice Couturier – Macron, un président philosophe (2017)

Journaliste culturel, Brice Couturier a été rédacteur en chef du Monde des débats et collabore au Point. Il est l’une des voix de France Culture, où il a animé les émissions « Cause commune », « Du grain à moudre » et été l’éditorialiste des « Matins ». Depuis septembre 2016, il présente tous les jours « Le tour du monde des idées ».

Cathy O’Neil – Algorithmes : la bombe à retardement (2018)

Qui choisit votre université ? Qui vous accorde un crédit, une assurance, et sélectionne vos professeurs ? Et qui influence votre vote aux élections ? Ce sont des formules mathématiques.Ancienne analyste à Wall Street devenue une figure majeure de la lutte contre les dérives des algorithmes, Cathy O’Neil dévoile ces « armes de destruction mathématiques » qui se développent grâce à l’ultra-connexion et leur puissance de calcul exponentielle. Brillante mathématicienne, elle explique avec une simplicité percutante comment les algorithmes font le jeu du profit.Cet ouvrage fait le tour du monde depuis sa parution. Il explore des domaines aussi variés que l’emploi, l’éducation, la politique, nos habitudes de consommation. Nous ne pouvons plus ignorer les dérives croissantes d’une industrie des données qui favorise les inégalités et continue d’échapper à tout contrôle. Voulons-nous que ces formules mathématiques décident à notre place ? C’est un débat essentiel, au cœur de la démocratie.

Cécile Amar – Le Peuple et le Président (2019)

C'est l'histoire d'un affrontement, d'une révolte que personne n'a vus venir. Le récit d'un face-à-face entre des Gilets jaunes qui n'arrivent plus à vivre dignement et un Président silencieux en son palais. C'est l'histoire de ces semaines qui ont ébranlé le pays, de ces Françaises et ces Français qui ont occupé les ronds-points, ont manifesté tous les samedis, de ces victimes de violences policières, de ces policiers blessés à l'Arc de triomphe, de ce pouvoir tétanisé qui a eu peur de tomber. L'histoire racontée par le peuple. Et par le Président.

Chelsea Manning – Readme.txt (2022)

Février 2010, Chelsea Manning, analyste du renseignement militaire américaine déployée en Irak, divulgue des centaines de milliers de documents militaires classifiés. Elle les envoie à WikiLeaks. La déflagration est internationale. Son courage saisit le monde entier. Chelsea Manning devient la première lanceuse d’alerte de notre temps. Née en 1987 dans l’Oklahoma dans une famille modeste et troublée, elle nous dévoile son adolescence tourmentée, les raisons qui l’ont conduite à s’engager dans l’armée, et les coulisses de sa lutte pour la transparence de l’information. Ses Mémoires poignants, au ton et à l’analyse exceptionnellement justes, offrent l’histoire d’une Amérique à l’imaginaire collectif grevé par le poids du terrorisme. Celle d’une génération désabusée par les promesses de liberté à l’ère du numérique. Et celle d’une émancipation. L’armée a condamné Chelsea Manning à trente-cinq ans de prison militaire, l’inculpant de vingt-deux chefs d’accusation. Après sa condamnation, elle annonce en prison qu’elle s’identifie comme femme et combat pour avoir le droit d’effectuer sa transition. En 2017, Barack Obama, en fin de mandat, commue sa peine et la libère. Aujourd’hui femme politique,Chelsea Manning milite pour la transparence. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Raymond Clarinard

Chloé Aeberhardt – Les Espionnes racontent (2017)

Au terme de cinq années d’enquête entre Paris, Washington, Moscou et Tel-Aviv, la journaliste Chloé Aeberhardt a retrouvé la trace des espionnes des principaux services de renseignement engagés dans la guerre froide. Ces retraités de la CIA, du KGB, du MI5, de la DST ou du Mossad l’ont reçue chez elles et lui ont raconté le rôle décisif qu’elles ont joué dans le conflit Est-Ouest, de la pénétration des cercles du pouvoir occidental par les agents soviétiques à la traque des anciens nazis en Amérique du Sud en passant par l’exfiltration des juifs falachas d’Éthiopie vers Israël dans les années 1980.

Christian Chesnot et Georges Malbrunot – Qatar papers (2019)

Comment l'émirat finance l'islam de France et d'Europe. Le nouvelle enquête de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Les " Qatar papers " révèlent la cartographie du prosélytisme en France et en Europe mené par Qatar Charity, la plus puissante ONG de l'émirat. Ces documents confidentiels, divulgués pour la première fois, détaillent la plupart des 140 projets de financement de mosquées, écoles et centres islamiques, au profit d'associations liées à la mouvance des Frères musulmans. Ils dévoilent le salaire payé à Tariq Ramadan, figure de l'islam politique que Doha sponsorise hors de ses frontières. Au terme d'une enquête dans six pays européens et une douzaine de villes de l'Hexagone, les auteurs exposent la dissimulation, parfois le double langage, des associations islamiques sur leur financement étranger, ainsi que la politique de l'autruche suivie par de nombreux maires, par électoralisme ou ignorance. Ils pointent l'absurdité de la situation : avec le seul argent des fidèles comme subside, comment les mosquées en France pourraient-elles se priver des aides venues de l'étranger ? Un voyage dans les coulisses d'une ONG richissime et opaque liée au sommet de l'État qatarien, comme le révèle son financement par plusieurs membres de la famille régnante, les al-Thani. Une contribution essentielle au débat sur les ramifications étrangères de l'islam de France au moment où Emmanuel Macron cherche à le structurer.

Christian Perronne – Les 33 questions auxquelles ils n’ont toujours pas répondu (2022)

Ses deux best-sellers (Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? et Décidément, ILS n’ont toujours rien compris), ont créé la polémique. Ancien expert auprès de l’OMS, le professeur Christian Perronne s’est vu reprocher sa position très critique sur la gestion de la crise sanitaire du Covid 19. Celui qui n’a jamais été interdit d’exercer, ni radié par le Conseil de l’ordre des médecins, ni jugé coupable de diffamation par un tribunal, persiste et signe dans ce nouveau livre. Il répond ici aux questions que tout le monde continue de se poser mais que les « autorités compétentes » laissent en suspens : Pourquoi le Covid-19 est-il si résistant ? Les vaccins sont-ils tous aussi efficaces ? Avec le recul, quel est le vrai bilan de la politique sanitaire en France ? Pourquoi les polémiques ont-elles été aussi violentes ? Comment se sont comportés pendant cette crise les laboratoires pharmaceutiques mondiaux ? Sommes-nous condamnés à nous faire vacciner tous les 6 mois ? … Et 27 autres questions sans réponse !   Le Professeur Christian Perronne a été pendant une décennie chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches. Il est médecin, spécialiste des virus et professeur d’université.

Christian Saint-Etienne – Trump et Xi Jinping : Les apprentis sorciers (2018)

À la tête des deux plus grandes puissances mondiales s’affrontent des dirigeants dont les dérives ne cessent de surprendre. Au milieu de cette surenchère, la communauté internationale ne semble pas prendre la mesure de la menace. D’un côté du globe, Trump passe des heures à zapper devant sa télévision ou à tweeter tandis que ses décisions portent atteinte au statut de puissance stabilisatrice des États-Unis. De l’autre, Xi Jinping modifie la Constitution chinoise afin de s’octroyer une présidence à vie, bétonne et militarise des îlots inhabités afin de s’en attribuer la souveraineté et détruit tous les contre-pouvoirs élaborés pour éviter la répétition du délire maoïste. Ces deux apprentis sorciers sont fascinés par leur toute-puissance et déterminés à s’imposer comme la première force économique et géostratégique. Duopole instable, ce couple infernal est entré dans une escalade de déclarations et d’actions susceptible de nous conduire dans un conflit de haute intensité qui déstabilise déjà les relations internationales, de manière inédite depuis la guerre froide. L’Histoire nous oblige à analyser ce nouveau déséquilibre avec lucidité : nous nous acheminons vers un nouveau conflit mondial, et l’Europe, masse inorganisée et affaiblie, en est l’impuissante spectatrice.

Christopher Wylie – Mindfuck (2020)

Dans ce témoignage inédit, le lanceur d’alerte Christopher Wylie nous raconte comment l’utilisation des données personnelles de dizaines de millions de personnes et des opérations de manipulations mentales menées à grande échelle ont permis à Donald Trump d’accéder au pouvoir, et au Brexit de l’emporter lors du référendum britannique. Wylie a été le premier à dénoncer les pratiques de la société pour laquelle il travaillait, Cambridge Analytica, et à pointer du doigt Facebook, WikiLeaks, les services de renseignement russes et des hackers du monde entier qui ont participé, plus ou moins activement, à ces opérations dont les conséquences politiques et géopolitiques nous concernent tous.En partant de son histoire personnelle et de ses idéaux – Christopher Wylie est de tous les combats progressistes depuis son jeune âge –, le lanceur d’alerte décrit son arrivée à vingt-quatre ans dans une entreprise anglaise chargée par le Ministère de la Défense britannique de combattre le fanatisme religieux qui sévit en ligne. Mais rapidement, cette stratégie d’utilisation massive de données est détournée pour des buts politiques et Cambridge Analytica, puis son bureau des Opérations Américaines sont créés. Collecte de données, analyse de profils psychologiques, création et propagation massive de contenus  : une véritable arme de guerre tombée entre les mains de l’alt-right.Le grand lavage de cerveau  ne révèle pas simplement les dangers de l’hyper-connectivité et des données personnelles utilisées par des entreprises privées, ce livre expose au grand jour les stratégies pour orienter le vote de millions de citoyens via des campagnes de communication ultraciblées qui ébranlent le libre-arbitre de chacun mais également les piliers de nos démocraties. Ce document de première-main est aussi sensationnel que stupéfiant, un manifeste qui changera définitivement notre regard sur le monde numérique.

Claire Koç – Claire, le prénom de la honte (2021)

«Tout en toi pue la France. Plus d’une fois, mon visage a essuyé la violence de ce crachat. On m’a traitée en paria sous les injures et les coups. Si j’ai décidé de devenir française, c’est par amour pour la France, ses valeurs, ses traditions, sa culture, son passé, et c’est précisément ce qu’on me reproche. En faisant ce choix, je suis devenue Claire, le prénom de la honte.»Fille d’immigrés turcs, Çigdem Koç, devenue Claire Koç en 2008, va vivre un enfer. Famille, amis, collègues, tous l’accusent d’avoir trahi ses origines. À travers ce témoignage sidérant et unique, l’auteur dénonce l’échec de l’assimilation à la française.Une plongée au coeur du rejet du modèle républicain.

Commandant Marc Scheffler – La guerre vue du ciel

Breveté pilote de chasse en 1998, le commandant Marc Scheffler compte aujourd’hui plus de 3 800 heures de vol, dont près de 2 200 heures sur Mirage 2000D. A bord de cet avion optimisé pour le bombardement de précision, il a participé à dix détachements opérationnels et effectué plus de 150 missions de guerre en Afghanistan, en République démocratique du Congo et en Libye. Missions d’appui feu au profit des troupes au sol, shows of force, bombardements de jour comme de nuit, le commandant Marc Scheffler a vécu au cours de ses quinze années de carrière opérationnelle des situations extraordinaires.

Cristina Cattaneo – Naufragés sans visage: Donner un nom aux victimes de la Méditerranée

Un sac contenant un peu de terre d’Érythrée, du Ghana, une carte de bibliothèque, un bulletin scolaire…, autant de vestiges des vies brisées de ces hommes, femmes et enfants qui ont tout risqué pour un avenir meilleur. Les naufrages tragiques en Méditerranée ponctuent désormais l’actualité et ont fait de cette mer un véritable cimetière, mais un cimetière d’anonymes. En Italie, une femme médecin légiste, Cristina Cattaneo, s’est donné pour mission d’identifier chaque disparu. Elle raconte son travail d’enquête, au cours des mois passés à Melilli, en Sicile, après le naufrage du Barcone qui transportait près de 1 000 personnes. Une tâche qui n’a pas de fin heureuse, un travail solitaire, patient, humble et tenace, dont personne ne veut se charger et qui doit donc, toujours, justifier de sa nécessité : identifier des naufragés dont on ne sait d’où ils viennent et dont on peine à trouver ceux qui pourraient les réclamer… Dans ce livre qui a ému toute l’Italie jusqu’au pape, l’auteure nous rappelle que c’est pourtant ce travail, ce combat pour rendre justice aux morts sans nom, qui fonde notre humanité.

Cyril Dion – Petit manuel de résistance contemporaine (2018)

Que faire face à l’effondrement écologique qui se produit sous nos yeux ? Dans ce petit livre incisif et pratique, l’auteur de Demain s’interroge sur la nature et sur l’ampleur de la réponse à apporter à cette question. Ne sommes-nous pas face à un bouleversement aussi considérable qu’une guerre mondiale ? Dès lors, n’est-il pas nécessaire d’entrer en résistance contre la logique à l’origine de cette destruction massive et frénétique de nos écosystèmes, comme d’autres sont entrés en résistance contre la barbarie nazie ? Mais résister contre qui ? Cette logique n’est-elle pas autant en nous qu’à l’extérieur de nous ? Résister devient alors un acte de transformation intérieure autant que d’engagement sociétal… Avec cet ouvrage, Cyril Dion propose de nombreuses pistes d’actions : individuelles, collectives, politiques, mais, plus encore, nous invite a considérer la place des récits comme moteur principal de l’évolution des sociétés. Il nous enjoint de considérer chacune de nos initiatives comme le ferment d’une nouvelle histoire et de renouer avec notre élan vital. A mener une existence où chaque chose que nous faisons, depuis notre métier jusqu’aux tâches les plus quotidiennes, participe à construire le monde dons lequel nous voulons vivre. Un monde où notre épanouissement personnel ne se fait pas aux dépens des autres et de la nature, mais contribue à leur équilibre.

Daniel Easterman – K

Une nuit de 1940, un sous-marin aborde les côtes américaines. A son bord, John Ridgeforth, un agent britannique qui s’apprête à débarquer dans le plus grand secret. Alors que la guerre déchire l’Europe, un régime de terreur s’est peu à peu installé aux Etats-Unis chasse aux juifs, aux Noirs, aux communistes… Une traque orchestrée par les Allemands et exécutée par le Klan et l’Alliance Aryenne, qui ont porté Lindberg au pouvoir. Les ordres reçus par John sont clairs : assassiner le président des Etats-Unis et en rendre responsable l’Allemagne pour renverser le gouvernement américain.

Daniel Tammet – Mishenka

Moscou, mars 1960. En Union soviétique, les échecs sont un sport national et le champion du monde, Maxim Koroguine, est le héros du régime. Avec lui, le jeu d’échecs est devenu une science de la logique. Surgit alors un jeune prodige de 23 ans, Mikhail Gelb, surnommé Mishenka, romantique et imprévisible. Pour Mishenka, les échecs sont un langage, une forme de poésie. On dit de lui qu’ » il pense avec ses mains « . En compétition pour le titre mondial, le champion et son challenger s’affrontent, durant deux mois. Leur match est suivi par des millions de passionnés. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman met en scène deux hommes, deux visions de la vie, la lutte entre la pensée et les émotions, l’art et la science, à un moment clé de l’histoire de l’URSS.

Danièle Sallenave – L’églantine et le muguet (2018)

« Ce livre est un récit de voyage. Le voyage que j’ai fait dans ma région natale, l’Ouest conservateur et clérical de l’Anjou, pour retrouver ce qui caractérisait l’éducation républicaine que j’y ai reçue, de parents instituteurs, au milieu du siècle dernier. C’est une certaine idée de la république, forgée au XIXe siècle dans la retombée des révolutions, la contre-offensive catholique et les débuts de l’expansion coloniale. En revisitant les lieux familiers à mon enfance, en explorant leur histoire, j’ai vu renaître les personnages et les grands moments de cette république guerrière. Ses symboles, son école dressée contre le pouvoir de l’Église et des châteaux. Ses idéaux de justice, d’émancipation. Son combat pour le progrès. Mais aussi ses limites, et ses aveuglements. Le lourd passé de la guerre de Vendée. La contradiction entre les principes républicains et la réalité coloniale. Son universalisme abstrait. Sa défiance continuée envers « la sociale ». Aujourd’hui, une frange très combative de néo-conservateurs a choisi de réveiller ces traits négatifs dans une surenchère de laïcité et de nationalisme identitaire. Faisons plutôt le pari généreux d’une république postcoloniale, consciente de ses fautes passées, ouverte aux différences. Une république sociale, placée sous le signe de l’églantine rouge, autrefois fleur du 1er mai ouvrier, chassée sous Vichy par le muguet, fleur de la Vierge Marie. » Danièle Sallenave.

David Bessis – Mathematica (2022)

Contre les idées reçues qui en font une discipline élitiste, intimidante et abstraite, David Bessis montre que les mathématiques sont humaines et à la portée de tous ; il présente ici une manière sensible et radicalement nouvelle de les aborder. Plus qu’un savoir, les mathématiques sont une pratique et même une activité physique. Il n’existe pas de talent inné et il faut croire les plus grands mathématiciens quand ils disent ne posséder aucun don spécial mais une immense capacité à mobiliser leur curiosité, leur imagination et leur intuition. Par des exemples simples et étonnants, l’auteur relie son expérience mathématique aux grands apprentissages de la vie : observer, parler, marcher ou encore manger avec une cuillère. Comprendre les mathématiques, c’est voir et sentir, c’est parcourir un chemin secret qui ramène à notre plasticité mentale enfantine. Entre le récit initiatique et l’essai subversif, Mathematica est un livre puissant et accessible à tous, philosophique et imagé, sur notre capacité à construire nous-mêmes notre intelligence.

David Vallat – Terreur de jeunesse

1995, David Vallat, 23 ans, est arrêté. Impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisent alors la France, le djihadiste a longtemps côtoyé Khaled Kelkal, Ali Touchent ou encore Boualem Bensaïd. Derrière les barreaux, il ouvre les yeux. Aujourd’hui, David Vallat témoigne des mécanismes qui poussent un jeune à s’engager dans le djihad. Déterminé à lutter contre les dérives religieuses, il décortique, dans ce livre citoyen, les rouages de l’embrigadement et propose des pistes vers un processus de déradicalisation. David Vallat pensait vivre caché mais les attentats de Charlie Hebdo et ceux du 13-Novembre ont changé la donne.

Edwy Plenel – La sauvegarde du peuple (2020)

Ce livre est une enquête sur une phrase perdue. Elle fut énoncée à Paris le 13 août 1789 par Jean-Sylvain Bailly, nom aujourd’hui oublié. Il venait d’être proclamé maire de la Commune de Paris, le premier dans l’histoire de la capitale après avoir été le premier président du tiers état et de l’Assemblée nationale.  » La publicité est la sauvegarde du peuple « , affirmait-elle. Autrement dit, tout ce qui est d’intérêt public doit être rendu public : tout ce qui concerne le sort du peuple, tout ce qui est fait en son nom, tout ce qui relève de sa souveraineté.À peine proclamée, cette sentence devint l’emblème de la liberté de la presse naissante durant ce qui fut aussi une révolution du journalisme. Or, alors même qu’elle fut la première expression, dans une formulation résolument moderne, d’un droit fondamental plus que jamais actuel – le droit de savoir contre l’opacité des pouvoirs –, cette phrase est oubliée par l’histoire française. Pourquoi ?Enquête sur cet oubli, ses mystères et ses détours, ce livre est une réflexion sur la dimension prophétique de la proclamation de Bailly. On y comprendra que les combats des journalistes d’enquête et des lanceurs d’alerte, face à des pouvoirs arc-boutés sur les privilèges du secret, illustrent la portée toujours révolutionnaire de cette proclamation démocratique.