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Umberto Eco – Cinq questions de morale

L’intolérance la plus terrible est celle des pauvres, premières victimes de la différence. Il n’y a pas de racisme entre riches : eux, ils produisent éventuellement des doctrines de racisme ; mais les pauvres en produisent la pratique, bien plus dangereuse. Les intellectuels ne peuvent lutter contre l’intolérance sauvage, car, face à la pure animalité sans pensée, la pensée est désarmée. Mais il est trop tard quand ils affrontent l’intolérance doctrinale, parce que lorsque l’intolérance se fait doctrine, il est trop tard pour la combattre, et ceux qui devraient le faire en deviennent les premières victimes. Et pourtant, là est le défi. Éduquer à la tolérance des adultes qui se tirent dessus pour des raisons ethniques et religieuses est du temps perdu. Trop tard. Donc, l’intolérance sauvage se combat à la racine, par une éducation constante qui doit commencer dès la plus tendre enfance, avant qu’elle soit écrite dans un livre, et avant qu’elle devienne une croûte comportementale trop épaisse et trop dure.

Umberto Eco – Construire l’ennemi et autres écrits occasionnels

Suite à une conversation dans un taxi new-yorkais avec un chauffeur pakistanais qui ne comprend pas qu’un pays puisse exister sans ennemis, Umberto Eco s’interroge. Après avoir constaté les ravages d’idéologies totalitaires telles que le nazisme ou le fascisme, la société actuelle ressent-elle la nécessité de se définir par rapport à un ennemi et de le diaboliser ? Les Etats renonceraient-ils, aujourd’hui, à l’opportunité de créer de nouveaux boucs émissaires pour renforcer le sentiment d’identité nationale et leur pouvoir ? Puis, à l’occasion de conférences ou d’essais à thèmes qui amusent autant celui qui parle que celui qui écoute, et qui sont, en somme, des exercices de rhétorique baroque, l’auteur aborde avec jubilation des sujets variés : l’idée de l’absolu, la tragédie d’Anna Karenine, la poétique de l’excès chez Victor Hugo, les divertissements inspirés par les almanachs, « Parlez-moi d’amour », etc. Le grand érudit qu’est Umberto Eco traite dans ces « écrits occasionnels » de questions qui l’intriguent et le passionnent, sans jamais oublier d’amuser son lecteur.

Valérie Zenatti – Dans le faisceau des vivants (2019)

Leur relation n’était pas seulement celle d’un romancier et de sa traductrice, c’était aussi celle de deux amis qui se parlaient sans cesse. De quoi parlaient-ils ? D’écriture, de langues, d’amour, d’animalité, d’enfance. De la terreur d’être traqué.Ils partageaient également quelques silences. Lorsqu’il disparaît en janvier 2018, la jeune femme ne peut se résoudre à perdre cette voix dont l’écho résonne si puissamment en elle. Après un temps de sidération, elle cherche à la retrouver, par tous les moyens. Sa quête la conduira jusqu’en Ukraine, à Czernowitz, la ville natale de l’écrivain. Il pourra alors prendre sa place, dans le faisceau des vivants.

Vincenot Henri – Mémoires d’un enfant du rail

Voici l’épopée véridique du Chemin de Fer français à travers l’histoire d’une famille, celle d’Henri Vincenot : son grand-père était mécanicien de route, son père dessinateur-projeteur de la Voie, et lui-même a travaillé à la Compagnie P.L.M., avant de collaborer à la Vie du Rail. Henri Vincenot, dans ses souvenirs, fait revivre les travaux, les joies et les drames familiers de ce monde du rail, où la locomotive était un monstre sacré que, tout enfant, au sortir de l’école, il dévorait des yeux du haut du Rempart de la Miséricorde.

Vincent Hugeux – Kadhafi

Enterré en catimini voilà six ans, après une infamante mise à mort, Muammar Kadhafi emporte alors dans sa sépulture une multitude de secrets. À commencer par celui de sa longévité. À quel élixir ce Bédouin d’humble extraction doit-il d’avoir tenu d’une main de fer, quatre décennies durant, la barre du rafiot libyen ? Son implacable césarisme n’explique pas tout. L’impétueux colonel aura certes fondé son emprise sur une indéniable aura et sur sa science des alchimies tribales. Mais le pieux fils de berger, sans conteste l’un des personnages les plus déroutants et controversés du siècle écoulé, nous lègue cet autre mystère : les ressorts d’une dérive que reflète, au fil du temps, la métamorphose de son visage.

Vincent Lagaf – Je m’appelais Franck (2023)

" Je vais te raconter ma vie. Une vie de surprises, de chocs et de désillusions qui m'a fait prendre conscience de la fragilité de l'existence. Mais un parcours ponctué d'expériences plus ou moins heureuses dont j'ai toujours tiré une leçon. Et déjà, tu le sais, puisque c'est le titre du livre : avant d'être Vincent, je m'appelais Franck... " " Le Bigdil ", " Le Juste Prix ", " Fort Boyard ", pendant deux décennies Vincent Lagaf' s'est invité dans les salons des français. Dans cette autobiographie, il revient sur son enfance : celle d'un gamin qui s'appelait Franck et qui, très tôt, a été adopté. De cette jeunesse cabossée, il a puisé une énergie et une drôlerie qui lui ont servi de cuirasse pour s'imposer dans le monde de la télé. Porté par une sensibilité à fleur de peau, il a remonté le chemin de sa vie pour retrouver sa mère biologique et lui dire qu'il l'aimait. À la lecture de ce récit, on rit, on sursaute, mais on se laisse aussi gagner par une émotion qui met longtemps à se dissiper.

Violaine Heyraud – Georges Feydeau (2023)

"Gagner du temps, tout est là, dans la vie !" Georges Feydeau (1862-1921) s’est tôt imposé sur les scènes comiques en s’emparant d’un genre théâtral alors chéri du public et peu estimé des lettrés, le vaudeville. Il l’a perfectionné et lui a donné ses lettres de noblesse, au point d’en devenir le maître incontesté, dont les pièces n’ont cessé d’être jouées et applaudies. L’auteur de La Dame de chez Maxim, souvent remarqué pour son élégance et son apparente nonchalance, est en réalité un homme empli de paradoxes : le mondain qui hante les soirées parisiennes s’avère réservé et solitaire, tandis que derrière l’image de l’amuseur lève-tard et tout à ses collections d’objets d’art se cache un dramaturge inquiet, travailleur, exigeant et passionné. Pour exprimer ses contradictions et ses tourments, Feydeau choisit le rire, et poursuit sans relâche une double ambition : déclencher l’hilarité et susciter la réflexion.

Virginie Girod – La véritable histoire des douze Césars (2019)

La véritable vie des douze premiers Césars au sein d’une Rome antique impitoyableSous le principat d’Hadrien (117-138), l’historiographe Suétone travaille au palais comme secrétaire et bibliothécaire. Grâce aux archives impériales qu’il consulte librement, il entreprend d’écrire les biographies des premiers Césars, de Jules César à Domitien, retraçant ainsi près de cent-cinquante ans d’histoire qui ont bouleversé l’histoire de Rome. Son œuvre, la Vie des douze Césars, riche de détails intimes sur les maîtres de Rome, est une source essentielle demeurée célèbre en dépit de ses nombreuses exagérations et inexactitudes. En replaçant les premiers empereurs dans leur contexte social, politique et surtout familial, Virginie Girod, forte de sa connaissance intime de la période, met avec talent ses pas dans ceux de Suétone et raconte leur véritable saga faite de trahisons, de manipulations et d’amours déçues.Comment Auguste et Vespasien ont-ils pris Rome en passant pour des modèles de vertu ? Pourquoi Tibère, Caligula et Néron ont-ils sombré dans la tyrannie ? Claude était-il un idiot ou un administrateur génial ? Les empereurs ont-ils réellement subi l’influence de leurs affranchis ? Et les femmes dans tout cela ? Peut-on seulement envisager que des impératrices telles que Livie ou Agrippine aient été plus éperdues de pouvoir que les hommes ? De chapitre en chapitre, les mythes sur les Césars volent en éclats, laissant place à leur humanité dans toute sa complexité.

Walter Isaacson – Léonard de Vinci (2019)

Walter Isaacson, auteur best-seller de « Steve Jobs », tisse dans cet ouvrage unanimement salué par la critique un récit de la vie intime et publique de Léonard de Vinci, basé sur les milliers de pages des carnets qu’il a laissés et de nouvelles découvertes sur sa vie et son ½uvre. Il dépeint l’émergence de son génie, alimenté par une curiosité passionnée, une capacité d’observation de tous les instants et une imagination sans limites. La créativité de Léonard trouve sa source à la croisée des sciences humaines et de la technologie. Il a épluché la chair des cadavres, dessiné les muscles qui actionnent les lèvres, puis peint le plus mémorable sourire de l’histoire sur la Joconde. Il a exploré les mathématiques de l’optique, montré comment les rayons lumineux frappent la cornée et produit les illusions des perspectives changeantes de La Cène. Sa capacité à combiner l’art et la science reste aujourd’hui encore la recette ultime de l’innovation. Son inadéquation aux m½urs de l’époque (Léonard était un enfant illégitime, gay, végétarien, gaucher, facilement distrait et parfois hérétique) a décuplé sa créativité. Sa vie nous rappelle l’importance d’inculquer à nos enfants comme à nous-mêmes la nécessité de toujours remettre nos connaissances en question, de faire preuve d’imagination et, à l’instar de tous les rebelles talentueux et inadaptés qui ont marqué l’histoire, de penser différemment.

William C. Carter – Proust in Love (2022)

Il ressort clairement des mémoires de ceux qui ont connu Proust, de ses lettres, des témoignages et des scènes de ses romans que la sexualité dans ce qu’elle peut avoir de vicieux l’intriguait. L’amour – jaloux, obsessionnel, sadique – est un thème profane qui traverse toute La Recherche, en contrepoint direct du thème transcendant et sacré de l’art, qui finit par triompher lorsque le narrateur conclut sa quête. En cours de route, Proust aura dépeint et analysé avec une finesse exceptionnelle les manifestations de ces amours dans les couples hétérosexuels que forment Swann et Odette, le narrateur avec Gilberte puis Albertine, Robert de Saint-Loup avec l’actrice Rachel ; dans les couples homosexuels – Mlle Vinteuil, Charlus, Charlie Morel –, ou encore bisexuels avec Saint-Loup et Morel. En retraçant les aventures et les mésaventures amoureuses du vrai Marcel, depuis le lycée Condorcet jusqu’aux banquettes du Ritz, le biographe attitré de Proust aux États-Unis montre comment ces expériences sont devenues des thèmes majeurs de ses romans. Nous y voyons Proust dans ses premières amours désastreuses, en pleine rafle de bordel ; dans un duel avec le journaliste Jean Lorrain qui avait fait allusion à son homosexualité dans la presse ; nous suivons ses flirts avec des femmes respectables et des prostituées de haut rang ; ses aventures avec des jeunes hommes de la classe des domestiques, dilapidant pour eux sa fortune. Un certain Proust s’y dessine, angoissé par des passions contradictoires, des perversions cachées derrière un style de vie socialement acceptable, rongé par des amours jalouses et inaccessibles. Un essai érudit et documenté, ponctué des réflexions intelligentes et bien souvent désabusées de Proust sur l’amour, qui relève les brillantes intrications de sa vie érotique dans l’élaboration littéraire de son œuvre.

Yanou Collart – Les étoiles de ma vie (2019)

Bien qu’ayant grandi en Belgique, c’est à Paris que Yanou Collart s’est fait un nom. Avec son franc-parler et sa détermination, elle est devenue l’une des plus prestigieuses public relations de Paris.Extravagances des stars… Moments drôles ou tragiques… Elle raconte plus de trente ans de fêtes et d’événements où elle mit son imagination et son carnet d’adresses au service des plus grandes stars de la mode, de la gastronomie et du cinéma.Du rire aux larmes, elle met en scène ses clients devenus des amis, d’Arnold Schwarzenegger à Paul McCartney, de Rock Hudson à Sylvester Stallone, de John Lennon à Jerry Lewis, de Jeanne Moreau à Johnny Hallyday…Passionnée de cuisine, elle a également contribué au rayonnement de la gastronomie française en faisant connaître ses amis étoilés Paul Bocuse, Roger Vergé, Michel Guérard et nombre d’autres.Sa vie est un tourbillon. Rien ne lui résiste. Pas même Lino Ventura, qui tombera sous son charme et partagera dix ans de sa vie.

Yasuo Kuwahara – J’étais un Kamikaze

Les pilotes japonais sacrifiés de la Seconde Guerre mondiale A l’heure actuelle, il existe encore des hommes et des femmes qui apprennent, jour après jour, les moindres détails de leur mission suicide, et qui se préparent psychologiquement à sacrifier leur vie à un idéal dont on les a persuadés, à force de manipulations, qu’il était grand et noble. Tels ont été les pilotes kamikazes qu’en un geste désespéré le Haut Commandement japonais lança à l’attaque des escadres alliées durant la guerre du Pacifique. Leur dramatique histoire nous est racontée ici par Yasuo Kuwahara, qui fut l’un d’eux. Kuwahara avait quinze ans quand il entra dans l’Armée de l’Air japonaise. Il a vu, l’un après l’autre, ses meilleurs amis se préparer à la mort et se briser avec une folle détermination contre les navires américains.

Zoe Patterson – Moins que rien (2018)

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Zoe a toujours été maltraitée par sa mère. Cette femme alcoolique en a fait une souffre-douleur. « Tu es une moins que rien », répète-t-elle sans cesse, en la battant et en l’humiliant. Mais un jour, Zoe montre à son institutrice les bleus qui constellent son corps. Les services sociaux placent alors la fillette dans un centre d’accueil où elle pense enfin pouvoir échapper à la violence. En réalité, son cauchemar ne fait que commencer. Des filles plus âgées l’emmènent à une « fête » et la vendent à des hommes qui abusent d’elle sous le regard complice des assistantes sociales. Zoe comprend que pour survivre, elle doit accepter son terrible sort. Le calvaire durera des années, jusqu’au jour où enfin, elle trouve la force de dénoncer ses bourreaux… Le témoignage d’une enfant victime, abusée par les hommes, abandonnée par la société.

Zykë Cizia – Paranoïa

» Tu es un écrivain, mon Fils. Rien ne doit venir déranger ton travail.  » Sur cette ultime et austère recommandation, la vénérable Mme Duclos rend à Dieu son âme étriquée et abandonne Fernand à un peu plus de solitude. Que va-t-il faire alors, lui qui a vingt-cinq ans, une vie sans joie ni surprise, une lucidité féroce et beaucoup d’occasions d’être  » dérangé  » ? Après Oro, Sahara, Parodie, sa célèbre trilogie autobiographique et Fièvres, son premier roman, Cizia Zykë avec Paranoïa nous emporte dans un irrésistible tourbillon d’émotions, de sentiments et de passions. Un texte impitoyable qui nous mène de la plus folle des violences aux larmes, du fou rire au drame, de la cruauté à l’amour. Dans ce roman, Cizia Zykë allie un sens aigu de l’observation sociale à un art subtil de la psychologie et du suspense.